RUSS, J.: La pensŽe Žthique contemporaine, PUF (=Que sais-je?, n. 2834), Paris 1994, 127 pp.

 

1. LĠauteur a publiŽ plusieurs ouvrages, depuis 1988, de recherche et dĠenseignement sur lĠhistoire de la philosophie et notamment sur le socialisme utopique. Ce volume prŽsente la doctrine Žthique dĠune vingtaine dĠauteurs, selon les textes publiŽs en franais entre 1980 et 1992.

2. LĠintroduction (pp. 3-14) prŽsente lĠŽthique de nos jours, ˆ la fois problŽmatique (constat du Çvide ŽthiqueÈ postmoderne: pp. 7-9) et plus que jamais nŽcessaire dans la sociŽtŽ dŽmocratique: lĠauteur affirme le besoin de repres dŽontologiques concrtes et aussi de fondements supŽrieurs (ÇmŽtamoraleÈ), qui dŽpassent ceux dĠun vague humanisme optimiste, mais il nie toute fondation thŽologique ou thŽonomique (p. 13). Le volume est divisŽ en quatre parties: 1) les influences modernes (de Spinoza ˆ Heidegger: pp. 15-19); 2) les principes fondateurs des nouveaux courants (moindre accent sur le subjectivisme, reprise dĠidŽes classiques, essor de la communication: pp. 20-40); 3) description des courants, groupŽs en neuf tendances (pp. 41-95); cinq aspects de lĠŽthique appliquŽe (bioŽthique, environnement, affaires, mŽdias, politique: pp. 96-121). Dans la bibliographie sont citŽs les principaux auteurs recensŽs, plus H. Hude. La conclusion (pp. 122-123) loue les efforts de lĠŽthique contemporaine, comme faisant toujours honneur au qualificatif kantien (Çscience de la libertŽÈ, dont on ne rappelle pas la source aristotŽlicienne).

Bien que le titre suggre un panorama global des doctrines Žthiques, le choix des auteurs exclut un certain nombre dĠentre eux: p. ex. Spaemann, Rhonheimer, Geach, Styczen, Finnis ou McIntyre, pour ne pas parler de lĠaire latine (Vattimo, Abba, Sgreccia, Polo). En dehors de cette limite non nŽgligeable, lĠexposŽ des auteurs choisis est ordonnŽ et clair, avec une tendance plut™t Žclectique. Le fil directeur des Žvaluations est dĠune stricte obŽdience kantienne; ˆ lĠintŽrieur de ce cadre, on souligne certains mŽrites ou insuffisances des auteurs, surtout par rapport ˆ lĠimpŽratif catŽgorique (certainement une grande partie des auteurs envisagŽs dŽpendent plus ou moins directement du formalisme moral kantien). Les auteurs les plus dŽveloppŽs sont Appel, Habermas, Jonas et Rawls. Il y a des critiques contre lĠŽthique carrŽment matŽrialiste, contre la domination technologique qui supprime le sujet, et de faon plus prononcŽe contre la ÇbiocratieÈ manipulatrice de la vie et de la conduite humaine. On accepte lĠapport extŽrieur de lĠexpŽrience religieuse pour lĠŽthique (ˆ propos de LŽvinas); il nĠy a pas de rŽfŽrences au christianisme ni aux auteurs chrŽtiens, comme s'ils nĠexistaient pas, ce qui montre une intolŽrance tacite mais intransigeante; on parle respectueusement de Dieu, dans un ton philosophiquement agnostique. La religion ou la certitude sur lĠexistence de Dieu (ˆ qui on refuse le droit de fonder lĠŽthique) semble tre confondue ˆ la rŽvŽlation surnaturelle.

3. Les limites de ce panorama historique obŽissent ˆ une prise de position assez rigide (kantienne); de mme les conclusions, assez ouvertes ˆ toute nouvelle tendance dans la mesure o elle rentrerait dans le cadre fixŽ au prŽalable. Donc il y a de graves lacunes.

 

A.F. (2001)

 

Volver al ’ndice de las notas bibliogr‡ficas del Opus Dei

Ver ’ndice de las recensiones del Opus Dei

Ver INDEX del Opus Dei

Ir a Libros silenciados y Documentos Internos

Ir a la p‡gina principal